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Ivoir-Opinion

LE FPI EST-IL UN PARTI TRIBALISTE ?

11 Février 2015 , Rédigé par Louis Sévérin ANOUMA

LE FPI EST-IL UN PARTI TRIBALISTE ?

 

Les analystes occidentaux  s’évertuent à peindre la réalité politique africaine à travers le prisme de leurs clichés. De façon systématique, l’origine d’un candidat, son appartenance ethnique et le(s) groupement(s) politique(s) qui le soutient (nent) suffisent à  déterminer l’audience de ce dernier et sa capacité à remporter des échéances électorales. Et l’importance  des partis politiques  est généralement fonction de l’importance numérique de l’ethnie qui constitue sa base.

A la lumière du réaménagement de la Direction du Front Populaire Ivoirien d’Août 2014, il convient de nuancer quelque peu ce genre d’affabulations. L’examen de la répartition Géographique et Ethnique de la Direction du Front Populaire Ivoirien (FPI) démontre que ce parti n’est pas un parti tribaliste encore moins ethniciste. 

Cependant, si la promotion au sein d’un parti se fait au mérite et non par copinage, l’origine régionaliste de ses cadres dirigeants est-elle en corrélation avec son implantation dans le pays ?

1. Répartition géographique

Cette répartition prend en compte les originaires des différentes zones géographiques indépendamment de leur appartenance ethnique.

C’est ainsi que les Abrons du groupe AKAN sont comptabilisés au Nord tandis que les Dida et les Kroumen, du groupe Krou,  le sont au Sud, idem pour les Baoulés de Dimbokro et ceux de Tiassalé.

 

 

 

Les populations du Sud et de l’Ouest  sont  mieux représentées au FPI. Si le RDR éprouve de sérieuses difficultés à ouvrir ses instances dirigeantes aux populations non originaires du Nord, la Direction du FPI  reflète mieux les différentes composantes régionales du pays.

2. Répartition par groupes ethniques

 

Les Krou et les Akan sont équitablement représentés au sein de l’équipe dirigeante du Front Populaire Ivoirien. Ils forment l’ossature de cette formation. Le groupe Mandé avec 24% permet une représentation plus homogène de ce parti sur l’ensemble du territoire.

Contrairement au RDR où plus de 80 % des membres du Secrétariat général sont du Nord, dans leur ensemble, les ivoiriens sont mieux représentés à la Direction du FPI.

Si l’on considère que le personnel politique est le vecteur de la propagande des idéaux d’un  parti dans les circonscriptions, un parallèle pourrait être fait entre l’origine des cadres de ce parti, son implantation  et les suffrages exprimés au Président Laurent GBAGBO, lors de la présidentielle de 2010.

Cela expliquerait-il (en partie) les résultats obtenus par ce parti au premier tour de l’élection présidentielle de 2010 ?

  1. Répartition par sous groupe ethniques

KROU

 

Les bété représentent 51% du groupe Krou et 19 % de l’équipe dirigeante du Front Populaire Ivoirien. Ensuite viennent les Wê avec respectivement 24% et 9 %.

AKAN 

 

Les Baoulé et les Agni sont d’égale importance au sein de ce groupe avec respectivement près de 30%. Ils représentent  21.88 % des dirigeants. Les Akans lagunaires avec 42.09%  et 17.03% sur l’ensemble de la direction sont sous-représentés au regard de l’évolution historique de ce parti depuis sa création,  notamment  par rapport à son désenclavement de l’ouest de 1990.

MANDE 

 

Tandis que les Mandé du sud consolident le Fpi au Centre et à l’Ouest, les malinkés, tout en étant les plus importants de ce groupe, apportent la preuve que la région septentrionale n’est pas l’apanage d’un parti politique (Rdr) qui fait du rattrapage ethnique son cheval de bataille.

 

GOUR

Ce groupe au regard de son engouement pour le FPI mérite d’être mieux représenté à la Direction du parti.

  1. Répartition par structure

  1. Répartition ethnique des femmes

Cet exercice vient battre en brèche toutes les prénotions sur le FPI.  Loin d’être un parti exclusivement des bétés, l’Akanité du FPI mérite d’être davantage relevé.

Contrairement au RDR, le FPI, au regard de l’hétérogénéité de sa Direction, est un parti national. De ce qui précède, plus au faîte des besoins des populations, il en incarne mieux les aspirations.

Que la Direction  du Parti exploite à bon escient cette réflexion afin que les risques d’implosion sur des bases régionaliste ou ethnique soient très vite estompés.  Il y va de la survie de cet outil indispensable à la réunification et au développement de la Côte d’Ivoire.

 

LOUIS SEVERIN ANOUMA

(Economiste)

 

*** (Sous réserve de quelques erreurs relativement à l’origine des acteurs et la base de calcul, l’orientation de cette réflexion ne saurait être notablement infléchie. Cependant, une étude sur le Comité central et les Fédérations apporterait certainement une meilleure appréciation de la dimension du FPI)

 

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