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Ivoir-Opinion

L’EPISODE INSIPIDE DES « LIBERATEURS »

7 Novembre 2011 , Rédigé par ivoir-opinion Publié dans #côte d'ivoire

La vie politique ivoirienne étant un long feuilleton, il convient de nous interroger si l’épisode Laurent GBAGBO est terminé. C’est en tous les cas ce à quoi s’active le gouvernement OUATTARA.  

En effet, depuis son avènement au pouvoir,  un mécanisme visant à enlever GBAGBO du cœur des ivoiriens est mis en place. Cela consiste à salir l’image de l’ancien président en le dépeignant comme assassin, génocidaire, corrompu, mais aussi à tenir des propos selon lesquels Alassane aurait fait mieux que GBAGBO en seulement quelques mois d’exercice du pouvoir.

Si le pouvoir actuel, fort de ses soutiens internationaux, déborde d’énergie pour amener les ivoiriens à faire table rase du passé où tout au moins à une relecture de l’histoire, la situation de pseudo accalmie que l’on observe ne devrait pas laisser croire que ceux-ci n’ont aucune mémoire.

Car pour réussir un tel exercice, faudrait-il que les ivoiriens deviennent subitement amnésiques, oubliant les massacres de Duékoué et toutes les exactions commises par les forces rebelles depuis une dizaine d’années. Faudrait-il également que l’environnement socio-économique amène les ivoiriens à espérer en des lendemains meilleurs.

Or le coût élevé de la vie, le racket, l’expropriation des pauvres paysans et le non-respect du prix bord champ du cacao font partie du quotidien des ivoiriens et aucune réponse appropriée n’est encore perceptible pour endiguer ces fléaux. De plus, la poursuite des chantiers de Laurent GBAGBO finit par convaincre non seulement de l’incapacité des dirigeants actuels à innover comme le démontrent  la pâle copie de la réforme de la filière café-cacao, les travaux routiers et l’inauguration des ponts aux II-Plateaux, mais du réalisme du président GBAGBO en matière de projets de développement.

Que dire de la décentralisation où le pouvoir s’emploie à la désarticulation des collectivités territoriales à travers la création de districts dont la viabilité demeure incertaine et la suppression des Conseils généraux qui ont pourtant, en dix (10) années,  réalisés plus de centres de santé et de salles de classes qu’en quarante (40) années de pouvoir houphouétiste.

En ce qui concerne le respect des principes démocratiques et de bonne gouvernance, les populations restent perplexes quant aux nominations tribalistes au sein de l’administration civile et militaire et à la volonté manifeste de OUATTARA d’avoir une Assemblée nationale monocolore, composée de béni oui-oui, par l’adoption de nouvelles circonscriptions électorales au Nord et l’organisation biaisée des élections législatives sans la participation du principal parti de l’opposition, le Fpi. Dans ce même registre, on peut mentionner les mesures arbitraires vis-à-vis  des policiers et des gendarmes par l’incorporation massive et non réglementaire d’ex rebelles.

Ces  quelques signaux devraient, en principe, amener le pouvoir à prendre le pouls réel de la situation, mais obnubilé par son  lugubre dessein de dégbagboïsation de la Côte d’Ivoire, il ne réalise même pas qu’il est sur des braises et que les  jours prochains ne seront certainement pas de tout repos.

En effet, les enseignants, exaspérés par le désintérêt vis-à-vis de leurs revendications,  entameront bientôt une autre étape dans leur quête de plus de justice, en paralysant le milieu scolaire déjà fortement ébranlé par les résultats catastrophiques aux principaux examens et les insuffisances du ministre Kandia « capturation ». Quant aux étudiants, face à la rentrée hypothétique des universités, aux frais exorbitants de leur scolarité et au non paiement de leurs bourses, ils ne resteront pas les bras croisés en rappelant par tous les moyens au pouvoir l’urgente priorité de leurs aspirations.

Mais tout cela n’est rien au regard du mécontentement des populations face aux déficiences  entretenues par le pouvoir, en matière de sécurité, afin de maintenir la psychose dans nos villes et villages sous l’œil bienveillant de l’Onuci. Ces mêmes populations qui ploient sous le poids des difficultés constatent également  le train de vie outrancier du régime en place notamment celui du chef de l’Etat qui ne cesse d’accroître les dépenses pharaoniques relatives à son Bunker, son jet privé et ses fréquents déplacements à l’étranger. En outre, le nombre impressionnant de grosses cylindrées ainsi que l’achat à des prix exorbitants de propriétés privées présument d’une nouvelle classe d’arrivistes, aux dépens de l’Etat.

Les ingrédients d’un ras le  bol généralisé et d’une crise sociale sans précédent étant donc réunis, les tentatives visant à faire en sorte que le FPI ne s’exprime pas et à taire la voix de GBAGBO ou dire comme ChoÏ  qu’Il a perdu l'affection de la population ivoirienne après s'être accroché au pouvoir par la force pendant quatre mois, ne seront pas une sinécure pour OUATTARA.

Le sens de l’histoire donnera certainement raison à tous ceux qui pensent que c’est plutôt l’épisode insipide des  libérateurs  ou  solutionneurs qui sera rapidement tourné.

Louis Séverin ANOUMA.

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